Allocution de S.E. Bernard de Montferrand Ambassadeur de France au Japon de 2003 à 2005

Mesdames et Messieurs, je voudrais bien sûr vous souhaiter une très chaleureuse bienvenue de la Résidence de France, et surtout, un très bon anniversaire à Paris Club, qui fête ses dix ans.

C’est un très bel âge. C’est l’âge où on commence à découvrir la vraie vie. Je lui souhaite encore beaucoup de courage et de succès pour les années à venir.

Je crois qu’il y a encore à peine 20 ans, à part quelques exceptions, beaucoup de Japonais pensaient qu’il était bien difficile de faire des affaires avec la France et qu’il était parfois difficile de comprendre “ces Français”, un peu trop idéalistes ou un peu trop rationnels.

Pour beaucoup de français aussi, le Japon, dans le domaine des affaires en particulier, restait un mystère. C’était un mystère très attrayant puisque très exotique, mais ça restait un grand mystère.

Eh bien, je crois que les choses ont beaucoup changé.
Nous avons aujourd’hui entre français et japonais dans le domaine des affaires, un climat de confiance et d’efficacité qui s’est développé. Et je crois que ce n’est pas arrivé spontanément, c’est arrivé grâce à eux.

Il y a un peu plus de 10 ans, de nombreux responsables d’entreprises japonaises, au cours de leur séjour en France, ont pris conscience de cette nécessité de dialoguer davantage pour mieux nous connaître.
Ces hommes, M. ISOMURA, M. SOEJIMA, M. WATANABE, M. SEKIMOTO, ont décidé de lancer des actions concrètes pour essayer de développer les échanges entre nos deux pays.
Ils ont créé le Paris Club, et se sont donnés dix ans pour réussir.

Je crois que cela a bien marché, parce que vous avez trouvé de bonnes méthodes.
D’abord, vous avez organisé des séminaires au caractère économique, social, éducatif. Le colloque “Globalisation Entreprise Internationale” en est un remarquable exemple.
Vous avez ensuite créé des “Rendez-vous Franco-Japonais” qui ont permis aux hommes d’affaires français et japonais de se rencontrer, donc d’échanger leurs points de vue.
Vous avez enfin animé des réunions amicales. Je crois que c’est dans ce cadre là que peuvent se constituer des réseaux personnels, si fructueux pour les affaires.

Dix ans après, les résultats sont là. Vous êtes 350 membres, ce qui est considérable. La France en 1992 comptait 200 implantations au Japon, aujourd’hui, 470 entreprises françaises sont implantées dans votre pays.
Eh bien entendu, ce mouvement existe dans le sens inverse, puisqu’il y a, comme vous le savez, une présence considérable d’entreprises japonaises en France. Elles comptent parmi les plus grandes, et, d’après les renseignements que j’ai, elles sont satisfaites de leurs investissements et des conditions de travails dans notre pays.

En même temps, de nombreux partenariats entre entreprises françaises et japonaises se sont créés. Je crois qu’ils ont peut-être révélé une sorte de méthode franco-japonaise pour faire des affaires.
Cette méthode franco-japonaise, elle est à la fois très simple et très complexe. Elle a deux ingrédients.
Le premier, c’est le respect de l’autre. Nous avons abandonné la prétention de vouloir changer les japonais. Et les japonais ont abandonné la prétention de vouloir changer les français. Nous nous sommes acceptés tel que nous sommes.
Le deuxième ingrédient de cette méthode, c’est, je crois, une très forte volonté d’aboutir. C’est la volonté de réussir, associée à la volonté de d’aboutir à des résultats de part et d’autre dans des délais relativement courts, ce qui est naturellement très important pour les deux partenaires.

La question que nous avons tous à poser maintenant, c’est comment continuer dans cette bonne direction et rester dynamique.

Je ne proposerai pas de faire un nouveau plan décennal. Je veux suggérer seulement deux orientations.
La première, c’est d’unir nos efforts pour développer des échanges de jeunes entre le Japon et la France. Les échanges de jeunes, c’est le meilleur investissement que nous puissions faire sur l’avenir. Je le répète constamment, parce que j’en suis profondément convaincu.
Donc, réfléchissons à la manière de mobiliser nos entreprises pour qu’elles favorisent des stages, pour qu’elles favorisent aussi les jeunes étudiants qui ont fait des études dans l’autre pays, source de meilleures expertises.
La seconde, c’est de continuer à développer les relations personnelles entre le milieu d’affaires français et le milieu d’affaires japonais. Je crois que c’est la clef de notre compréhension et que c’est la meilleure manière de trouver ensemble de bonnes solutions.

Enfin je voudrais remercier le Président M. IKEGAMI pour l’action qu’il mène à votre tête, et M. ASHINO qui a organisé la réunion de ce soir.

IL ne me reste plus qu’à vous souhaiter, de nouveau, un très bon anniversaire et une bonne chance pour les années à venir.